GIRARD - BONNET

On ne peut pas bien comprendre le présent, sans se pencher un peu sur le passé. Et alors pour comprendre la démarche de Paul Girard, il faut remonter au début du XX siècle. A cette époque, à quelques chilomètre près, les Girard étaient récoltant-coopérateur et livraient les raisins à la coopérative, alors que les Bonnet, récoltant-manipulant, vinifiaient une partie de leurs raisins. Principalement des chardonnays étant donné que les vignes étaient et sont toujours à Mesnil, Oger et Vertus.

Il décident ensuite de s’associer pour créer la maison F. Bonnet Père et Fils et tout allait bien jusqu’à la fin des années ’80. Malheureusement en 1988 s’aventure se termine et les vignes sont placées en location.

Mais les chemins de ces deux familles devaient se croiser à nouveau avec la génération suivante, les parents de Paul donc. La mère Dominique Bonnet et le père Philippe Girard mettent à nouveau en commun les deux domaines pour créer leur domaine Girard-Bonnet. Avec la fin du contrat de location des vignes, il y a une reprise en main totale du domaine par le Philippe Girard avec l’arrêt des herbicides déjà au début des années 2000. Mais on restait dans une approche classique de la Champagne avec un champagne de style maison et des assemblages.

Ceci était sans compter sur la naissance de Paul en 1995… mais il a fallu être patient, naturellement. Après des études au lycée viticole d’Avize où il fait certaines rencontrer (on vous laisse imaginer), des études à Bordeaux, Paul revient sur le domaine familial en 2018 et révolutionne tout et en profondeur.

Conversion à la viticulture biologique (avec certification), ensuite biodynamique (avec certification), travail attentif à la vigne en fonction des différentes caractéristiques des plantes (âge, exposition, vigueur,…), application de tisanes et huiles essentielles, individualisation des parcelles avec vinification séparée, choix des contentant tant en matière que grandeur,…

La chance de Paul fût celle d’avoir des parents qui ont su comprendre que le monde avait changé et lui ont fait confiance. Aujourd’hui, visite après visite, on ressent la fierté de voir leur fils tout autant à l’aise en vigne, à la cave et aussi avec les clients.

L’objectif aujourd’hui, et nous ne sommes qu’au début, est celui de l’expression maximale du potentiel de chaque vigne. On est donc encore dans une période où Paul se cherche, se questionne et rien n’est figé. En d’autres termes, les vins sont déjà impressionnants maintenant, mais le futur s’annonce encore meilleur.

Actuellement une partie des raisins issus des 12 hectares sont vendus soit à la coopérative soit à des amis vignerons. Seule une partie est conservée pour être vinifiée, selon le principe commun à tous nos autres vignerons : le bon vin commence à la vigne et en cave, moins on intervient mieux c’est. Débourbage léger afin de garder les bourbes légères pour la vinification, qui est lente et sans intervention ou manipulations, fermentations naturelles, élevage en fûts et tonneaux de taille différente, pas de collage, pas de filtration et ensuite long vieillissement en bouteille en fonction de la cuvée. Sans oublier un dosage en MCR très discret pour laisser la juste place au raisin, sans camouflage.