BENJAMIN PETIT

20, 30, 40 ans…

Des chiffres ronds, années de changment, années charnières dans la vie de Benjamin. Après des études de philosophie, il part dans le Vercors construire sa vie et diriger un restaurant bio. Mais sa voie n’est pas là. Alors en 2010 il retourne dans sa région natale avec un projet fou: sans aucune expérience ou formation préalable, reprendre les vignes de sa mère mais avant tout de sa grand-mère Jeannine. Elle qui avait créé le domaine le siècle passé tout en vendant du café dans une épicerie mais qui avait l’amour et la passion de la vigne.

Sans moyens et en partant de zéro, tout juste où dormir car le père était parti définitivement en Normandie, il se perfectionne en Bourgogne, lit, expérimente, fait. Et en 2016 il se lance dans la conversion du domaine en agriculture biologique et trois ans plus tard il fait sa première vinification. C’était en 2019. Sa première cuvée aura donc tout naturellement le nom de Jeannine, en hommage à sa grand-mère.

Benjamin porte une attention particulière au moindre détail, presque à l’excès, tant à la vigne, où les ceps et la terre sont soignés comme dans un jardin de plaisance, qu’à la cave avec la sélection des fûts strictement de chêne francais. Là d’ailleurs où la seule libérté au superflu sont les citations de philosophes fameux qui sont gravées au laser sur les fûts (“Ne te courbe que pour aimer”, René Char, pour n’en citer qu’un). Ainsi les jus de raisin des parcelles sont identifiés par les citation sur les fûts. Quelle belle manière de les manipuler en laissant voyager son esprit…

Rien ne presse non plus. Alors les vinification sont longues tant sous bois qu’en bouteille. Patience, persévérance et travail sont ses mots clés. L’habillage n’est pas non plus épargné par ses attentions. Avec une étiquette à base de coton et un muselet en corde naturelle d’origine française. Il y a une vrai volonté de travailler avec des artisans locaux et impacter le moins possible une terre déjà mise à mal par le monde d’aujourd’hui.